La paupérisation des copropriétés : mieux la comprendre pour agir
À l’occasion du rapport de la commission d’enquête sur la paupérisation des copropriétés, un état des lieux et des recommandations ont été présentés pour répondre à un enjeu sociétal majeur : garantir un habitat de qualité et favoriser le vivre-ensemble.
Une réalité complexe et sous-estimée
Avec près de 10 millions de logements en copropriété en France, la paupérisation de ce parc immobilier est une problématique qui prend de l’ampleur. Parmi ces copropriétés, plus de 300 000 ne sont pas immatriculées et certaines présentent des fragilités économiques, sociales et structurelles.
Un million de propriétaires modestes sont concernés.
215 000 copropriétés affichent des impayés élevés (au moins 20 % de leur budget annuel).
Environ 35 % des copropriétés possèdent un DPE de classe F ou G, signe de leur inefficacité énergétique.
Les causes de la fragilisation
Plusieurs facteurs expliquent cette paupérisation :
Vieillissement du parc immobilier : des immeubles anciens et peu entretenus, parfois issus d’investissements locatifs.
Difficultés financières des copropriétaires : les charges augmentent avec la hausse des coûts énergétiques et les exigences de rénovation.
Gestion défaillante : absence de syndic, conflits internes, ou manque de ressources humaines et financières pour redresser la situation.
Ces éléments créent un cercle vicieux où les impayés et la dégradation s’accumulent, amplifiant les difficultés.
Des dispositifs existants mais insuffisants
Malgré des initiatives comme les ORCOD-IN (opérations de requalification d’intérêt national) ou le Plan initiative copropriétés, les moyens restent limités face à l’ampleur du phénomène. Les petites copropriétés, souvent les plus vulnérables, sont particulièrement concernées.
Les recommandations principales
Pour répondre à ces défis, la commission d’enquête propose des pistes concrètes :
Améliorer la prévention : renforcer le registre national des copropriétés, créer des « Maisons de l’habitat » pour accompagner les propriétaires.
Renforcer les outils de gestion : faciliter la désignation de syndics professionnels et prévoir des aides financières pour les copropriétés en difficulté.
Favoriser la rénovation énergétique : élargir les aides comme MaPrimeRénov’ et faciliter l’accès aux Fonds de solidarité pour le logement.
Encadrer la profession de syndic : établir des normes de formation et de contrôle plus strictes.
Une mobilisation nécessaire
La paupérisation des copropriétés reflète une crise plus large du logement en France. Agir sur cette problématique, c’est à la fois améliorer le cadre de vie de millions de Français et préserver notre patrimoine immobilier.